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Avenirs cabossés

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Diva International • 17 mai 2010

« Il ne parviendra pas à rattraper », » il n’a pas les notes suffisantes pour passer l’année », » il n’arrivera pas apprendre à lire », « il faut le mettre dans une filière spécialisée », sont des verdicts fréquemment prononcés et souvent une de ces phrases suffit pour sceller le destin scolaire d’un enfant.

Laurence, pétillante jeune fille en 3ème année du collège, a rattrapé en dix jours un semestre de retard en mathématiques, peu après que son professeur lui annonça qu’avec sa moyenne de 2 elle n’avait aucune chance de passer l’année et lui recommanda de quitter le collège et chercher un apprentissage. Elle a réussi la Maturité avec brio, se passionna pour les sciences politiques et prépare actuellement un doctorat.

La maman de Marco, 6 ans, est très inquiète car la maîtresse de son petit garçon lui a annoncé que Marco ne pourra pas apprendre à lire. Une fois mis en confiance, Marco s’avère d’être un enfant vif et curieux et prend un réel plaisir à apprendre. Au cours des séances de lecture il fait des progrès impressionnants et au bout de 4 séances il lit comme les enfants de son âge en moyenne.

Un grand nombre d’enfants est obligé de répéter l’année pour des écarts minimes de note bien qu’il soit prouvé par de nombreuses études que faire répéter la classe à un élève n’est pas un moyen efficace pour le faire avancer et cause plus de préjudices que de bénéfices pour le parcours scolaire et pour l’évolution psychologique de l’écolier.

Prédire l’échec de quelqu’un, c’est le condamner à échouer

C’est ainsi que fonctionne le mécanisme de la prophétie autoréalisatrice. Si Laurence a pu rattraper en deux semaines six mois de retard en mathématiques, c’est parce qu’elle n’a pas accepté le verdict de son professeur qui l’a décrété incapable de passer l’année. C’est cette logique de défi qui lui a permis de progresser malgré les prévisions de son professeur. Marco a cru, suite à l’affirmation de sa maîtresse, qu’il ne pourra pas apprendre à lire, et devint effectivement incapable à le faire, jusqu’à ce qu’une tierce personne ne lui démontre le contraire.

La prophétie autoréalisatrice est une prévision, une hypothèse, une croyance qui se réalise parce qu’une ou plusieurs personnes croient qu’elle va se réaliser et en se réalisant renforce la croyance qui l’a provoqué. Ainsi, des croyances modifient des comportements de telle manière que ce qui était de l’ordre de la croyance deviendra réalité.

La prophétie autoréalisatrice est un mécanisme déterminant dans le succès ou échec scolaire des élèves, elle est souvent à l’origine du développement de certains dons chez un enfant. Si un maître pense avoir détecté un certain talent chez son élève, il le poussera à développer ce talent. Le succès qui en découlera renforcera la croyance dans l’existence de ce don, qui par ailleurs deviendra, grâce à la croyance, de plus en plus réel. Si un enseignant a confiance dans les capacités de ses élèves, il portera un regard plus positif sur leurs travaux et mettra sur leurs copies des meilleures appréciations. En même temps, la confiance du maître donnera des ailes aux élèves, ce qui dédoublera leurs performances.

Le système scolaire étant de plus en plus orienté vers la formation de diplômés compétitifs sur le marché, l’école renonce au fur et à mesure à sa fonction de constructeur de connaissances et de consciences et devient de plus en plus instrument et mesure au service de la compétition sociale.

Lorsque des personnes investies de l’autorité de l’école décrètent que tel ou tel enfant est incapable de suivre le programme scolaire, inapte à apprendre à lire, dyslexique ou hyperactif,

les parents désarmés attribuent souvent à ces diagnostics une valeur d’objectivité par le fait qu’elles sont énoncées par une autorité établie et reconnue : l’école.

Or, le décalage est de plus en plus grand entre la légitimité sociale de l’institution scolaire et son aptitude réelle à remplir les responsabilités qui sont les siennes.

L’école du XXIe siècle exige beaucoup et donne peu

L’enseignement réel, la transmission de connaissances stimulantes et structurantes laissent de plus en plus la place à des activités d’évaluation, de notation, de mise en catégories et il reste de moins en moins d’espace pour un accompagnement personnalisé, pour l’analyse des causes des difficultés que rencontre un enfant à un moment donné de sa scolarité.

Dans ces conditions, les enfants et adolescents se projettent dans l’avenir sur le mode de la peur et du manque de confiance.

Bien que l’institution scolaire ne remplisse plus son rôle d’éducation formatrice, motivante et rassurante, elle reste considérée par les parents d’élèves comme l’autorité investie de la responsabilité de la formation de leurs enfants.

L’absence de collaboration et de confiance réciproque entre l’école et les parents fait que l’enfant se retrouve entre deux forces contraignantes et normatives mais peu formatrices , l’école d’une part et la famille d’autre part.

« Je marche pour voir où je vais. » écrivit Goethe. C’est en avançant, en accumulant des expériences, en tirant des conclusions de tentatives réussies ou échouées, que nos projets prennent forme et parfois ils ne ressemblent pas du tout aux projets initialement formés. Chaque enfant et adolescent doit jouir de la liberté de se projeter dans l’avenir sans craintes ni contraintes et de faire des expériences qui lui permettent de confronter ses projets à la réalité. ■

Judit Varadi

École Varadi - cours de langues à Genève

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