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Située en plein centre de Genève entre la Place Neuve et l’Université se trouve une école étonnante par la diversité de ses prestations : l’Ecole de Langues Varadi qui fête cette année son 20ème anniversaire.

Judit Varadi et Silke Engel Boëton, linguistes d’origine respectivement hongroise et allemande ont fait le pari, il y a vingt ans d’ouvrir un Institut de formation à vocation humanitaire où l’on peut apprendre une langue étrangère en un temps record en quelques semaines ou en quelques mois et en cas d’urgence même en 10 jours grâce à une approche pédagogique très performante appelé « Le tour d’une langue en 80 heures ».

Aujourd’hui l’école enseigne 33 langues étrangères aux adultes de tous horizons et aux enfants de tout âge. Outre le français, l’anglais, l’allemand, l’espagnol et litalien, on peut s’initier à l’apprentissage du chinois, turc, russe, arabe, swahili comme de l’amharique, hébreu, hongrois, suédois et japonais sans oublier le schwyzerdütsch et le vietnamien.

Peut-on vraiment apprendre une nouvelle langue en quelques semaines ? Judit Varadi pense que ce sont des préjugés entretenus par une longue tradition qui nous ont habitué à l’idée qu il faut des années d’efforts pour apprendre une nouvelle langue. Le premier pas à franchir est de neutraliser ce préjugé et faire en sorte que l’élève fasse l’expérience par lui-même de sa capacité de progresser très vite, qu il se surprenne et découvre que son objectif est réalisable.

Pour y parvenir, nous mettons en œuvre des moyens pédagogiques appropriés, basés sur des recherches dans les domaines de la linguistique, de la didactique et de la psychologie et adaptés au rthme, au niveau des connaissances et aux objectifs de chaque élève.

Cette souplesse pédagogique s’accompagne de la souplesse de l’organisation : les cours peuvent avoir lieu à l’Institut ou dans les bureaux des participants 7 jours sur 7, de 7 heures à 22 heures.

Dans le domaine de la formation et réorientation professionnelle, l’école propose des programmes de courte durée qui préparent des Diplômes de Secrétariat et de Secrétariat de Direction dans la langue choisie ainsi que des Diplômes bilingues, trilingues et quadrilingues.

Au sein de cette école qui dispense des programmes de cours personnalisés à l’intention d’adultes de toutes professions, d’entreprises et organisations, un département pour enfants introduit les petits dans l’univers passionnant d’une nouvelle langue à travers le jeu et diverses activités adaptées à leur âge.

Pour permettre aux enfants étrangers d’être scolarisés à Genève en français ou en anglais sans perdre une année scolaire, l’école propose un stage de préparation avant le début de l’année scolaire et des cours d’accompagnement linguistique parallèlement à l’enseignement de l’école que suit l’enfant.

Des programmes de remise à niveau sont proposés aux adolescents momentanément découragés ou en situation d’échec scolaire. Dans ces cas, il importe de comprendre la source des difficultés de l’élève et de dédramatiser la situation.

On ne peut pas transmettre du savoir sans redonner d’abord confiance à l’élève en le rendant conscient de ses capacités et des qualités qu’il possède, mais dont il ignore l’existence. L’enseignant doit également pouvoir donner les clés des stratégies d’apprentissage et de réussite.

Ainsi, au-delà d’apprendre une langue ou d’autres disciplines comme les mathématiques, les sciences, l’histoire ou la littérature, l’élève va apprendre à apprendre et retrouver la motivation.

En effet, au cœur de la problématique de la transmission du savoir, on trouve la question de la motivation. Souvent considérée comme une donnée objective et constante qui caractériserait l’élève, la motivation de l’étudiant fluctue essentiellement en fonction des compétences pédagogiques et humaines des enseignants.

Lorsque l’interroge Judit Varadi sur ses motivations à faire tout ceci, elle répond :

« Je suis arrivée en Suisse à l’age de vingt ans de la Hongrie communiste avec ma famille et nous avons trouvé dans ce pays accueil et soutien. À mon tour, je voulais contribuer à mon niveau modeste à ce que d’autres personnes puissent être accompagnées et soutenues dans leurs efforts d’intégration par l’acquisition de nouvelles compétences linguistiques et sociales.

Émigrer, c’est renaître, c’est renaître, c’est une expérience totale, à la fois enthousiasmante et déchirante. On peut tirer de l’expérience de cette déchirure des forces et actions positives et des élans de solidarité.

L’idée d’élaborer une approche permettant d’acquérir en quelques semaines une réelle autonomie dans la pratique orale et écrite d’une langue étrangère s’est imposée à moi lorsque dans le cadre d’un travail humanitaire auprès de réfugiés de toutes origines, j’étais amenée à inventer des stratégies d’apprentissage répondant aux pressants besoins de communication de ces personnes au seuil d’une nouvelle vie.

« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles » cette phrase de Sénèque me semble fondamentale. Nos capacités d’apprentissage sont bien plus importantes de ce que nous pensons et l’éducation scolaire contribue souvent à entretenir notre manque de foi en nos performances. Lorsque j’ai commencé mes études à la Sorbonne, je ne parlais pas encore français, l’idée que ceci aurait pu poser des problèmes ne m’avait pas fleuré et en effet cet obstacle linguistique était devenu un défi stimulant.

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